Un sujet qui me tient à coeur ces derniers temps et qui me travaille, c’est comment et où mes habits sont fabriqués. Le scandale du Rana Plaza au Bangladesh est bien sûr passé par là, ajouté à ce qu’on a pu entendre depuis des décennies sur le travail des enfants, les jean’s délavés qui rendent malades, et plus généralement les conditions de travail dans les pays en voie de développement comme le Cambodge, l’Inde, le Bangladesh… où des grands groupes, cachés par leurs sous-traitants se servent de la misère comme excuse pour transformer les travailleurs en esclaves. Sans parler de l’impact désastreux pour l’environnement. Le tout pour produire toujours plus, moins cher et satisfaire toutes les fashions victimes. Même dans la mode, il n’y a plus de saison, les magasins sont alimentés de nouveaux articles tous les mois (voire semaine ?), c’est ce qu’on appelle aujourd’hui la Fast Fashion. Mais à quel prix ?
Quel est le rôle des grandes entreprises de la mode dans tout ça ? Que font les gouvernements ? les politiques ? Quel est notre responsabilité en tant que consommateur ?
C’est ce dont traite le film documentaire The True Cost, dont la bande annonce est juste en dessous :
Clairement pas un film qui fait plaisir, tout comme les documentaires / reportages qu’on peut voir sur la malbouffe ou le gaspillage alimentaire. Le business du textile n’est pas exempt de tout reproche, bien au contraire et il est important pour les gens de le voir.
A l’affichage du générique de fin, j’ai eu un sentiment de dégout. Comment en est-on arrivé là ?
Le sujet, je le connaissais déjà. En tant que bon consommateur = comprenez que j’aime dépenser pour les vêtements (je n’aime pas le mot « mode ») et surtout les baskets (ma grosse faiblesse), je suis facilement tombé dans l’achat compulsif de la mode low cost. Jusqu’à il y a pas si longtemps, ce qui m’importait c’était le « style » et le prix de ce que je portais. Le but étant de payer le moins chers possible ce qui me plaisait. Je me rappelle encore de ma 1ère réaction quand je suis rentré dans un Primark à Londres : « Woahh un t-shirt à £5 ! Un sweat à £10 ! Un manteau à £30 » Les bonnes affaires… surtout quand on a pas les moyens.
Aujourd’hui on trouve parfois même des t-shirts à 3€ en boutique. Enlevez la marge du magasin, le coût des matières premières, le transport (cherchez pas, le t-shirt vient forcément du Bangladesh ou d’Inde), la TVA… je vous laisse apprécier le coût de la main d’oeuvre.
Aujourd’hui, mon pouvoir d’achat n’est pas beaucoup plus élevés mais je m’efforce à acheter moins, et plus local. Mes t-shirts viennent pour la plupart du Portugal (merci Sixpack), mes dernières chemises sont fabriquées dans l’U-E et quand je peux, je m’offre du made in France (coucou Bleu de Paname). Pour les baskets c’est plus compliqué, surtout quand on est un peu sneakers addicts comme moi, mais heureusement qu’il y a des marques comme Veja qui arrivent à allier style et projet équitable / écologique. A y repenser, c’est en m’intéressant à cette marque que j’ai commencé à « changer » ou du moins à être plus regardant.
La route est longue et difficile. J’entends encore quelqu’un me dire que « la bataille est trop difficile et qu’on n’arrivera pas à changer les gens ». Le parallèle avec l’industrie alimentaire (et ses scandales) est inévitable. On ne changera pas cette industrie du jour au lendemain, mais je suis sûr que des petits changements dans nos habitudes de consommation peuvent avoir de gros impacts, surtout si on est de plus en plus nombreux à le faire.
Je vous recommande vraiment le film The True Cost, pour le message qu’il essaie de faire passer plus pour ses qualités cinématographique.
The True Cost est disponible sur Netflix ou en location/achat.
Vous pouvez également aimer les pages Fashion Revolution Day France et Made In A Free World